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| Docteur Lyn & Miss Mirror | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Docteur Lyn & Miss Mirror Dim 27 Mar 2011 - 14:54 | |
| Docteur Lyn & Miss Mirror Lyn rentrait, comme tous les soirs, en train. Il faisait nuit, et elle était seule dans le wagon. Elle entendait la pluie taper contre la vitre, avec parfois un bref silence quand on passait sous un pont. Parfois elle se retournait, contemplant la lune, couverte de brume. Elle soupira. Comme tout les soirs, elle rentrait tard, comme tout les soirs, elle était toute seule. Il était difficile pour elle de faire plus d’une heure de trajet tous les matins et tous les soirs, pour aller dans son école. Vingt heure, le train s’arrêta au milieu du trajet. Que se passait-il ? La voix du chauffeur retenti dans les haut-parleurs: « Nous nous excusons de ce problème technique, et nous vous demandons d’attendre quelques minutes. Le train repartira quand tout sera résolu . » Comme d’habitude, il y avait des problèmes techniques, et comme d’habitude elle était dedans. Elle grommela, puis regarda sa montre. Elle remit sa manche, et attrapa son téléphone. Pas de réseau. Elle ne pouvait pas prévenir sa mère qu’elle serait encore une fois en retard. Elle donna un coup de pied dans son sac, qu’elle envoya glisser sous le siège, puis se rassit. Vingt heure treize, rien n’était réparé. On entendait quelques fois le chauffeur râler dans son micro, expliquant qu’ils n’avaient toujours pas régler le problème technique. Lyn s’énerva, poussa des cris de rage. Elle donna des coups de pied dans tout les détritus qu’elle pouvait trouver. Au bout de dix minutes, un piston se mit en marche, une légère secousse, et le train reparti. Quand ils arrivèrent enfin dans la gare, la jeune fille sortie rapidement sur le quai. Elle entra dans la gare, poussant violement tous les gens s’approchant d’elle. Elle était d’une humeur massacrante, et elle le faisait sentir. Elle entrait dans un état second. Sa colère la dévorait, sa personnalité généralement douce se consumait. Elle traversa les rues, les sourcils froncés, parfois elle dévisageait les passants. Arrivée devant sa demeure, un vieux manoir transmis de génération en génération dans sa famille, elle sonna. Personne ne vint. Elle inspira puis expira lentement, voulant faire passer sa colère. Elle sonna à nouveau. Toujours rien. Elle frappa violement à la porte. Soudain, la porte s’ouvrit doucement. « - Bonjour ma chérie ! S’écria sa mère -… Ouais c’est ça, grommela l’interpellée. - Que t’arrive-t-il ??? - Laisse moi tranquille. » Elle entra rapidement dans l’entrée. Elle laissa tomber son sac, et jeta sa veste en cuir noir sur le portemanteau. Elle lança un regard noir à sa mère et lui dit: « Je ne mangerais pas ce soir. » Sa mère hocha la tête, puis Lyn monta dans sa chambre. La pièce était claire, pourtant les murs étaient jonchés de poster. Nightmare before Christmas, Kill Bill, Le cauchemar de Dracula, l’Exorciste, un poster montrant une femme se faisant mordre au cou par un vampire. Quelques paires de chaussures traînaient sur le sol, des vêtements déchirés étaient éparpillés dans la pièce. Une barre de fer se cachait derrière un long rideau noir. Elle l’attrapa et le fit tourner comme une majorette. Elle ricana, puis la posa sur son lit. Lyn entra dans son placard, balança ses vêtements sur une chaise, puis en ressortie, vêtue d’un long manteau noir, une chemise noire, des docs noires aux pieds et un bandana rouge autour du cou. Elle lança sa barre de fer par la fenêtre, mis des gants, ferma la porte à clef. Elle enroula autour de sa taille une longue corde, et sauta de sa chambre. Quand elle atterrit sur l’herbe fraîche, elle enleva se qui la tenait, et laissa l’objet pendre. Elle attrapa sa barre, et partie. Elle avait rendez-vous avec sa bande, composée de garçons. Elle était leur chef, et avait prouvé sa supériorité au sein de la « meute ». Lyn avait instauré un système d’anonymat, au cas où. Personne ne savait la véritable identité des autres. Ils avaient des noms de code, comme des agents secrets. Mirror était celui de Lyn. C’était Cooler qui lui avait donné ce nom, car ses deux personnalités étaient l’opposée de l’autre. Comment il le savait ? C’était simple. Une fois, alors qu’ils se battaient contre une autres bandes de la ville, on avait vu un nouveau visage de Lyn. D’habitude, elle était toujours insensible, ne souriait jamais, ne rigolait jamais. Elle donnait juste des ordres, et punissait ceux qui ne la respectaient pas. Mais cette fois-ci, elle s’était transformée, elle riait d’un plaisir sadique quand elle frappait de sa barre les autres. Elle assena un coup violent sur le chef adverse, et du sang giclât. Son visage tâché de sang sourit à pleines dents, elle avait un regard de folle, de psychopathe sûrement. Puis quand le corps de l’homme face à elle s’écroula dans son propre sang, elle explosa d’un rire bruyant. Cette scène restait graver dans les mémoires du groupe. Tout le monde la craignait et la respectait. Mirror arriva face à la bande, toujours le visage impassible. - Bonsoir, chef. Accueillerent les garçons. - B’soir. Marmonna-t-elle. - Que faisons-nous ? Demanda Cooler. Elle le regarda longuement, puis finit par déclarer: « Nous allons à la gare de la ville. J’en assez de tous ces trains en retard. » Les garçons hochèrent la tête. Ils se dirigèrent bruyamment jusqu’au quai. Elle ajusta le col de sa veste, cachant ainsi le haut de son visage. Ses cheveux châtains clairs frisaient autour de son visage, cachant un peu plus son identité. Quand ils furent arrivés près des rails, tout le monde fixa Mirror d’un regard interrogateur. Que devaient-ils faire à présent ? Elle les dévisagea, puis se retourna. La jeune femme avança lentement vers les distributeurs. « J’ai faim… » Elle brandit sa barre, et heurta violement la machine. La vitre se cassa. Les morceaux saillants flottèrent jusqu’au sol. Elle attrapa un paquet de chip et une bouteille d’eau. Elle but goulûment et mangea à une vitesse impressionnante. C’en était presque dégoûtant. De l’eau lui coulait en abondance sur le coin des lèvres, et des morceaux de chips barbecue traînaient autour de ces dernières. Tout le monde la regarda manger. Elle avait tout de suite beaucoup moins de charme, on aurait dit une enfant. Soudain, elle jeta le paquet et la bouteille vides à la poubelle. Elle s’essuya la bouche avec sa manche, et déclara: « - C’était bon. - C’est tout se que tu es venue faire ici, Mirror ? Demande Cooler. - *Tss* Bien sur que nan. Je voulais, que nous mettions un peu de bonne humeur dans cette gare. » Cooler lui lança un regard incrédule. Elle s’empressa de réagir, passant à quelques centimètres de lui, et alla vers la pièce qui transférait de l’énergie. Elle ouvrit la porte. Tout le monde la suivait. Un entra avec une batte en métal, et la mise au dessus de sa tête. La jeune chef l’arrêta aussi. « - Pourquoi m’arrêter ?? - Ne sais-tu pas que le métal est conducteur ? Tu risques de t’électrocuter pour rien. - Hein ? - On ne t’a donc appris ? S’exclama-t-elle dans un regard furieux. - Je… » Elle soupira, puis eu une idée. « Reculez. » leurs ordonna-t-elle. Elle retourna sur ses pas, pris un seau. Et le remplis d’eau. « Prêts ? » Ils hochèrent la tête. Elle fit balancer doucement le seau, et lorsqu’il était au bon endroit, elle laissa l’eau se jeter sur l’appareil. Celui-ci disjoncta aussitôt, produisant de l’électricité autour. Elle ferma aussitôt la porte, et les lumières de la gare s’éteignirent. « -On fait quoi maintenant ? Demande Cow, car il mangeait toujours du chewing-gum la bouche ouverte. - Les poulets pourraient débarquer d’un moment à l’autre. Ajouta Joker, un sourire sadiques sur les lèvres. - Sûrement., répondit Mirror, il est déjà tard. Restons-en là pour ce soir. - Mais on a rien fait ! S’exclama Cow. - Et alors ?! Tu me désobéis ?!! Si tu veux te faire chopper par les flics, dit-le tout de suite !! » Il se figea, hochant lentement la tête. Elle les regarda tous du coin de l’œil, posa sa barre sur son épaule, dit un « en revoir » , et rentra chez elle. Cow avait raison, il ne s’était rien passé. Mais tous les jours ne pouvaient pas être riche en action. Elle escalada sa corde de fortune, rentra dans sa chambre, referma sa fenêtre. Elle retira ses vêtements, les balançant sur le rebord du placard, puis mit une nuisette blanche et transparente, et alla finalement se coucher. Mirror s’endormit aussitôt. A suivre :) Merci d'avoir pris le temps de lire
Dernière édition par Silver Moon le Dim 27 Mar 2011 - 19:45, édité 1 fois |
| | | LilyRose Avocat émérite
Nombre de messages : 58 Age : 28 Date d'inscription : 20/03/2011
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Docteur Lyn & Miss Mirror Dim 27 Mar 2011 - 15:40 | |
| Merci Lily (moi aussi elle me fait penser à quelqu'un ) je t'écris ça dans la semaine :) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Docteur Lyn & Miss Mirror Dim 27 Mar 2011 - 19:50 | |
| Et voilà la suite (Déjà ?!) bonne lecture :)
Lyn se réveilla. Elle était très fatiguée. Qu’avait-elle fait déjà hier soir ? Peu importait. Elle se dépêcha de se préparer. Petit déjeuner, brossage de dents, douche. Quand elle se posta devant sa penderie, cherchant ses fringues, elle se figea devant le long manteau noir. Elle attrapa une des manches, et une grande mélancolie l’envahit. Elle se souvint de quelque chose enfouit au fond d’elle… Un garçon un peu plus âgé qu’elle. Devant elle. Du sang.
« - Chérie ? »
Lyn se retourna, ses yeux imprégnés de tristesse.
« - Oui, maman ? - Il y a eu des problèmes à la gare. Plus d’électricité, plus de train. Donc je t’emmène en voiture au lycée. - D’accord… »
Sa mère s’en alla, claquant la porte. Lyn s’assit par terre, la tête dans les mains. Sur le miroir en face d’elle, on pouvait apercevoir un sourire s’étirant jusqu’aux coins des lèvres, ses yeux grands ouverts.
Elle descendit au bout de dix minutes. Elle portait des bottines à talons, un short noir et un collant violets et noirs. Sa mère écarquilla les yeux, abasourdie.
« - C’est rare de te voir habiller ainsi. - J’avais envi de changer, marmonna sa fille. »
Elles entrèrent dans la voiture. Une voiture de bourges, une Bmw. Elle était parfaite, aucune rayure, pas un seul gramme de poussière, rien. La mère alluma la voiture, et elles partirent. Comme par hasard, la route était bondée. Que des gens qui devaient prendre le train, le matin. Au bout d’une heure et demi, Lyn et sa mère arrivèrent enfin aux alentours du lycée. La conductrice dit qu’elle ne pourrait pas passer la prendre le soir, mais que les problèmes du train serait peut-être réglés, au pire, elle irait coucher chez une amie. La jeune fille fronça les sourcils, lui dit en revoir, l’embrassa sur la joue, et partit en claquant la portière.
Elle se dirigeait vers le lycée, quand une peur l’envahit. Elle ne supportait pas y aller, voir les gens. Supporter les regards. Elle fit encore quelques pas, et entendit la sonnerie au loin. Elle était en retard… Elle réfléchit quelques secondes. Elle n’avait pas grand-chose d’intéressant comme matière aujourd’hui. Beaucoup d’heures de math, de physique et de SVT. Quelle importance ? La jeune fille regarda s’il y avait des gens de sa classe en retard, et, ne voyant personne, elle se dirigea vers le centre-ville. La bibliothèque n’était pas encore ouverte, il fallait faire autre chose. Lyn décida d’aller voir l’exposition de peinture impressionniste pas loin de son ancien chez elle.
Elle parcouru les galeries, s’émerveillant devant le génie des peintres. Soudain, elle se figea devant un tableau. C’était une vallée de neige. Personne. Il n’y avait que de la neige, tout était isolé. Elle se rappela lentement des souvenirs amères. Son père souvent absent, qui la traitait toujours comme une demeurée, qui ne montrait aucune fierté. Sa mère qui ne la comprenait pas, ne l’aidait pas. Qui rentrait tard quand elle bossait. Son frère qui les avait quittés trois ans auparavant. Un déchirement, voilà se qu’elle éprouvait. Elle avait tenté de leur faire comprendre, mais rien ne changeait. Ils avaient continué, la laissant souffrir seule, elle qui avait souvent eu besoin d’oreilles attentives n’en n’eut aucune. Parfois, elle s’était coupée volontairement, se faisant de petites entailles sanglantes sur les bras. La seule chose que sa mère avait pu dire, c’était qu’il ne fallait pas tâcher les murs. « -…l’heure. - Qu…Comment ? - Mademoiselle il est onze heure, et la galerie est fermée, car elle est réservée pour une classe. - B..bien.
« Une classe ? … Oh nan… C’était aujourd’hui qu’on devait aller voir cette expo… »
- Tiens, tiens, tiens. Mademoiselle Griffith, je ne pensais pas que vous étiez venue directement ici. S’exclama une voix.
Lyn se retourna, elle vit son professeur principal et son professeur de français. Sa gorge se noua. Elle fronça légèrement les sourcils, puis répondit:
- Je…Si. »
Les regards des autres se fixèrent sur la jeune fille, certains rigolaient. Son petit groupe d’amie l’interpella, et lui posa plein de question. Que c’était énervant. Elle soupira à la fin de son interview, et refit l’exposition, cette fois-ci avec plus d’ennuie.
Treize heure arriva. Ils rentrèrent au lycée, Lyn avec. C’était l’heure du déjeuner. Les repas de la cantine restaient toujours aussi dégoûtant. La sécheuse ne mangea pas grand-chose. Elle n’avait pas très faim. Pas de plat principal, seulement un yaourt, qu’elle ne finit même pas. Elle n’attendit pas ses amies Lina et Laura, les jugeant trop énervantes. Lyn sortit directement, profitant du soleil, et alla s’asseoir sur l’estrade de pierre. Lorsqu’elle vit ses camarades sortir bruyamment de la cantine, elle commença à se refermer sur elle-même. La boudeuse les suivait du regard, jusqu’ils arrivent face à elle. Comme ils étaient bruyants ! Elle se boucha les oreilles, le visage toujours impassible. Lina sortit quelque chose en rigolant.
« Elle doit encore parler de ce mec imaginaire… Pourquoi faut-il toujours qu’elle m’emmerde avec ça ?! »
Toujours le visage impassible, ne montrant aucune émotion, elle se leva et alla s’asseoir plus loin. Lina la suivit comme un petit chien, et continua à raconter des bêtises. Tout d’un coup, à l’intérieur d’elle, un mécanisme s’enclencha. Lyn se leva, et je se jeta sur Lina:
« -Mais tu vas la fermer ?! - Eh ! C’est bon calme toi ! S’écria l’autre. »
Soudain, Lyn reprit son contrôle. Elle se stoppa nette, dégagea ses mains, et commença à paniquer. Elle chuchota plusieurs « je suis désolée», puis croisa le regard de tout les autres. Ils la regardaient, effarés.
« Je…je vais rentrer chez moi… il vaut mieux… »
Elle s’en alla aussitôt. Avant de prévenir la vie scolaire, elle s’arrêta aux toilettes. Personne. Elle se rafraîchit le visage, puis resta accoudée au lavabo. Que s’était-il passé ? Pourquoi avait-elle perdu le contrôle d’elle-même ? Tout ça n’était pas habituel.
« Mon moi intérieur se rebelle… » chuchota Lyn.
Quelqu’un passa. C’était Sébastien. Il entra et lui demanda si tout allait bien. Elle le toisa longuement, puis finalement posa sa tête sur son épaule. Il était son meilleur ami, elle lui disait beaucoup de chose. Mais jamais se qu’elle ressentait vis-à-vis de sa vie, se qui était en elle.
« Je vais bien, ne t’inquiètes pas. C’est juste…passager. Tu pourrais m’accompagner à la vie sco, s’il te plaît ? »
Après avoir rempli les papiers d’absences, Seb l’a raccompagna vers la gare. Ils parlèrent de jeux vidéos et de mangas en riant. Parfois, il lui parlait de Lou, une fille de la classe de Lyn, dont il était amoureux. Quand ils arrivèrent sur le quai, il la laissa. Quand le train arriva en gare, elle s’empressa de monter dans un wagon. Il était plutôt bondé. Elle se fraya un chemin vers les sièges, à côté de la fenêtre, puis elle commença à somnoler.
A suivre |
| | | *Franziska von Karma* Fangirl de KHR
Nombre de messages : 1451 Age : 26 Localisation : Kufufu~ Tu veux vraiment le savoir ? Date d'inscription : 09/01/2011
| Sujet: Re: Docteur Lyn & Miss Mirror Dim 27 Mar 2011 - 20:37 | |
| C'est histoire très intéressante. Félicitation ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Docteur Lyn & Miss Mirror Dim 27 Mar 2011 - 21:25 | |
| Merci ^^
Bon j'édite. Voilà la suite (Chapitre 3)
Lyn était bercée par les mouvements du train. Elle s’était endormie dès les premières gares. D’ailleurs, elle devait toutes les faire. Au bout du quatrième arrêt, quelqu‘un se heurta à elle, la réveillant aussitôt. Elle regarda son « réveil », et s’aperçut que c’était un garçon de son âge. Il était très grand, cheveux bruns et lisses, il avait de grands yeux bleus, regardant droit devant lui. Il lui faisait penser à quelqu‘un, mais qui ?
Son voisin lui jeta un rapide coup d’œil, puis continua à avoir les yeux dans le vide. Le temps passait. Les deux se regardaient tout le temps quelques secondes, jusqu’à que Lyn est la bonne idée de sortir un journal. C’était ceux qu’ils distribuaient à l’entrée de la gare. Elle en prenait toujours quand il y en avait, le feuilletant quand elle n’avait rien à faire. Elle tomba sur une page où il était question du court-circuit à la gare de sa ville.
«Ce matin, le personnel de la gare de Lonesome Town n’a pu mettre en marche les trains. Pourquoi ? Cette nuit, le courant a été coupé dans la gare. On suspecte une bande de voyous, car il n’y a pas eu qu’un court-circuit, mais également un distributeur cassé. […] »
« - C’est étrange, n’est-ce pas ? Déclara une voix. »
Je me retournai. Mon voisin m’avait adressé la parole.
- Que voulez-vous dire ? - Et bien, se qu’il ne dise pas, c’est que s’ils ont cassé le distributeur, c’est peut-être qu’ils avaient faims! Expliqua-t-il d’une voix enjouée. - Qu…pourquoi arrivez-vous à des conclusions aussi futiles ? répondit-elle abasourdi. - Hum, je ne sais pas. L’instinct sûrement. - L’instinct ? Qu’est-ce que cela vient faire la dedans ?! »
Ils se disputèrent longuement sur le sujet. D’ailleurs, ils ne virent pas le temps passé. Quand ils arrivèrent enfin au terminus, la jeune fille demanda:
- Vous…vous habitez ici ? - Arrête de me tutoyer, on a le même âge… - Ah ! Excuse-moi, c’est l’habitude ! - Pas grave. Oui j’habite ici. - Moi aussi ! Nous pourrions nous voir un de ces jours ! - Avec plaisir.
Ils s’échangèrent leur numéro de téléphone. Puis ils firent un bout de chemin ensemble, jusqu’à l’habitation de Lyn. Elle apprit qu’il s’appelait Kévin, et qu’il habitait à quelques rues d’ici. Il aimait la poésie, le fantastique, et était un fan avide de Dracula. Il appréciait toutes sortes de musiques, mais surtout le rock et le blues. Il la laissa devant la porte, lui fit la bise, et s’en alla.
Le temps passa lentement. Toute l’après-midi elle pensa à Kevin. Il avait…quelque chose de mystérieux. Malgré son insouciance, il avait deviné une chose futile, la « faim » de Mirror. Quand sa mère rentra enfin, elle lui demanda pourquoi le lycée l’avait appelé.
« - Je ne me sentais pas bien. Je suis rentrée. - Et tu ne m’as pas prévenu ?! - Je pensais que le lycée allait le faire. - Ne me réponds pas sur ce ton ! - Hum.. De tout manière tu le sais maintenant… - …
Sa mère se tut. Elle tourna les talons, et décrocha le téléphone pour appeler son mari. Lyn retourna dans sa chambre, et s’attacha les cheveux. Soudain, son téléphone vibra.
« Kévin - 20h27
Je voulais te demander à quelle heure tu commences demain. Moi 9h30, on pourrait partir ensemble. »
Elle répondit aussitôt que c’était OK, ils pourraient se voir. Mme Griffith appela sa fille à table. Elle dîna tranquillement, dans le silence le plus total. Au bout d’un quart d’heure, Lyn remonta dans sa chambre. Elle déposa ses affaires sales en passant devant la salle de bain, puis se changea. Elle enfila sa chemise blanche, puis tout le reste. Elle cria un « bonne nuit » à sa mère du haut des escaliers, puis s’enferma. Comme la veille, elle saisit sa barre de fer, envoya sa corde de fortune puis descendit jusqu’au sol.
Elle arriva dans l’entrepôt abandonné, où tous avaient rendez-vous. Elle était bien en avance cette fois-ci, il n’y avait que Cooler qui attendait patiemment les autres.
« -Bonsoir. Salua-t-elle. - Salut. Dit-il en descendant du rebord où il était perché. Tu vas bien ? - Ça va. Et toi ? Quoi de neuf ? - Et bien, j’ai rencontré quelqu‘un aujourd’hui. Une jeune fille charmante. - Ah, je vois. Tu joues les bourreaux des cœurs maintenant ? Dit-elle en souriant. - Pas du tout, elle est juste sympa, sans plus. - Tu vas lui briser le cœur à la pauvre si elle tombe amoureuse de toi. S’esclaffa Mirror. - Je..
Elle lui lança un sourire amusée. Elle se souvint soudain la première fois qu’ils s’étaient rencontrés…
« Je me souviens… de cette nuit… Mes parents avaient fait déborder le vase ce soir là. J’avais fui l’humiliation, eux qui me cassaient toujours du sucre sur le dos… j’étais partie. Loin. Vers le terrain vague. Quand je suis arrivée, j’ai contemplé un singulier spectacle. Une bande de jeunes de mon âge, tous en blouson de cuir, ou manteau noir, riant aux éclats. Ils buvaient de la bière, fumaient des joins. Je m’approchais doucement de ce troupeau bruyant. L’un d’eux m’aperçu et vint à ma rencontre.
- T’es qui toi ? - Euh… je… - Tu t’es perdue, la mioche ? S’exclama un autre, à quelques pas de là.
Je commençais à bouillir. Moi ? Une « mioche » ?
- Pardon ? - T’es une petite môme à ses parents hein ? Ah ah ah ! Regardez cette faible créature perdue dans la nature !
Je ne sais pas pourquoi, je me suis avancée vers lui, et je l’ai poussé. Il m’a regardé bouche bée, puis a commencé à s’énerver. Il m’a poussé à son tour. Je me suis retrouvée dans leur détritus. Mes mains trempaient dans les flaques d’alcool. Il brandit son point. Je restais là, figée. Soudain, quelqu‘un s’interposa.
- Ca suffit maintenant. On ne tape pas sans raisons ! Tu n’avais qu’à pas l’embêter.
Il était très grand. Je ne voyais que son dos, mais déjà je le respectais, peut-être pour m’avoir sauvé. Il se retourna vers moi, et m’aida à me lever. Quand j’aperçus son visage, je fus surprise de voir qu’il était aussi jeune que moi. Quatorze ou quinze ans je pense. C’était Cooler. Je me souviens toujours de son doux sourire.
- Pourquoi es-tu ici ? Demanda-t-il. - Je… je voudrais… faire parti de votre bande. Bégayais-je.
Il me fixa longuement. Puis déclara:
-C’est d’accord, reviens ici dans trois jours. - Qu…Comment ? - Et oui, tu es admise. - Mais… - Je suis le chef temporaire, je décide !
Les trois jours passèrent. Je m’habillais de mon long manteau noir et d’un t-shirt rouge. Nous avions rendez-vous au terrain vague, comme convenu. Cooler m’attendait. Il me donna une batte , et désigna mon adversaire: le mec que j’avais poussé.
- Vous voulez que je l’affronte ?! - Arrête de me tutoyer, voyons ! Bref, oui, si tu le mets à terre pendant plus de trois secondes tu seras admise. Dit-il en souriant.
Je me mettais face à mon adversaire, tremblante comme une feuille. Il fonça directement sur moi, sans perdre une seconde. Heureusement que j’avais fait un an d’escrime, et un an d’art martiaux, sinon je ne me serais jamais débrouillée. Je l’esquivai d’un pas sur le côté, tout en prenant son bras. D’une agilité remarquable, je passais dans son dos, le bras toujours à la main. Puis, je le poussais dans le haut du dos. Il s’immobilisa, résistant un peu. Je tirai le bras, comme si je souhaitai l’arracher, et tout d’un coup, il s’écrasa à plein ventre… En quelques secondes, j’avais gagné…
- Bravo ! Et…BIENVENUE ! S’exclama Cooler.
Voilà comment je suis entrée dans cette bande. Par chance… »
A suivre |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Docteur Lyn & Miss Mirror Mar 29 Mar 2011 - 19:04 | |
| Elle observa de plus près son bras droit. Il portait ses habituelles lunettes noires à la Men in Black. Il souriait, détendu. Ses cheveux noirs de jais étaient ébouriffés, il ne les coiffait jamais. Malgré cette allure, il était peut-être le plus serein du groupe… Lyn était perdue dans ses pensées quand le reste de la bande (une dizaine) arriva. Tous en blouson de cuir noir, ils se fondaient dans l’ombre. Ce soir, ils traîneraient dans les rues de la ville en quête de « proies ». Mirror les fit sortir comme des enfants. Ils traversèrent les ruelles sombres. Les lumières jaunâtres des lampadaires éclairaient faiblement les routes. Parfois, il y avait quelques flaques de bières près des bars, ou de nombreux détritus bordant les chemins.
Au bout d’une dizaine de minutes, Mirror entendit un bruit de ferraille. Elle se retourna aussitôt et aperçut une poignée d’hommes, habillés également de cuir. A la tête de ce groupe, la jeune fille reconnut de suite le chef, Dick l’Embrouille. Malgré son nom, ma foi, fort drôle, il n’en était pas moins redoutable. La jeune femme à la barre de fer déglutit aussitôt. Elle avait de fort mauvais souvenir à son sujet. Son premier souvenir… Mais elle fut vite tirée de sa rêverie.
« - Alors, ma belle, toujours sur le terrain à se que je vois, sourit-il de toutes ses dents. - Bonsoir Dick… que viens-tu faire ici ? Demanda-t-elle d’un regard hautain. - C’est pas clair pour toi ‘tite fille ? Ici, c’est pour les grands, pas pour les bébés dans leur bac à sable. Je suis sur mon territoire, donc tu dégages où je t’explose ta petite tronche d’ange. - Tss. Je vois que tu es toujours aussi borné… Tu crois toujours que je suis comme … avant ?
Il l’a fixa longuement, puis cracha son chewing-gum. Il releva la tête, un sourire carnassier aux lèvres.
- Sale petite… péripatéticienne ! Dit-il en hésitant. - Oh ! C’est bien… tu as appris un nouveau mot. Dit-elle en explosant de rire. - Peuh ! Sale garce. Tu ferais mieux de jouer à la poupée au lieu de venir faire ça.
Mirror grogna. Elle fronça les sourcils très fort, montrant sa rage soudaine. Elle courut vers l’abruti face à elle, puis brandit sa barre de fer. Il recula, puis la poussa avec son pied. Elle s’enfonça dans la boue. Dick s’approcha d’elle et lui écrasa la main droite. La jeune fille poussa un hurlement de douleur, tentant de dégager sa main, en vain. C’est à ce moment que l’Embrouille reçut un coup de poing dans le ventre. Il chancela, reculant de quelques centimètres, libérant Mirror. Elle releva ses yeux, et vit celui qui l’avait délivrer. Cooler, le visage impassible, attendait le retour de l’autre. Ses poings américains reflétaient les lumières de la ville. Dick s’énerva à son tour, et se rua face à son assaillant. Il n’eut pas le temps de répliquer, Cooler le frappa cette fois au visage. Son adversaire tomba, les mains dans la boue. Le « boxeur » attendit encore que son ennemi revienne à la charge.
Lyn remonta, s’agrippant à un bras de Cooler, couverte de boue jusqu’au menton. Elle secoua sa main droite, sentant à peine ses doigts. Dick se releva, plus colérique que jamais. Cette fois elle ne se ferait pas avoir. Elle mit son arme dans la main droite, et enroula un bandage par-dessus le tout, pour pouvoir encore tenir l’objet d’acier. Quand il fut assez serré, elle attendit l’attaque de l’Embrouille. Il fonça sur elle, un couteau à la main.
« Et bien, il n’y va pas de main morte… » se dit-elle.
Avec une agilité surprenante, Mirror esquiva d’une pirouette son assaillant, puis lui frappa le haut du crâne. Il s’écroula de nouveau dans la rue boueuse. Du sang coulait de sa tête.
« - Chef ! Chef ! »
La petite troupe de ce dernier arriva à ses côtés, lançant des regards apeurés à Mirror. Deux d’entre eux attrapèrent les épaules du « Boss », et, bras dessus dessous, ils l’emportèrent dans la pénombre brumeuse de la ville.
Les membres de la meute regardèrent leur chef et Cooler revenir. Ils étaient restés distants, admirant le spectacle. Pas un bruit. Puis soudain, ils hurlèrent de joie. Ils emportèrent à leur tour leur jeune chef dans les rues nocturnes.
A suivre
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