Une femme dans un grand empire. Qui était-elle ? Seulement la maîtresse de ces lieux, de ces terres. Cette grande impératrice aux cheveux sombres et aux yeux de glace, était une femme guerrière portant une cuirasse maculée de sang. Elle se battait aux côtés de son époux, déchirant le corps de ses ennemis. Elle était redoutable au combat, et avait égalé l'empereur au fil du temps.
Au début de son règne, la jeune fille eut le choix d'épouser son tendre compagnon. Elle le chérissait, l'aimait, l'idolâtrait. Ils passèrent de nombreux moments complices mais aussi belliqueux. Pendant les batailles, on sentait un certain plaisir de l'Impératrice à trancher, trancher et encore trancher ses assaillants, contrairement à son ami qui, lui, était fort sérieux (bien que parfois on voyait s'esquisser un sourire sur ses lèvres).
Un matin, très tôt, la jeune guerrière cherchait quelque chose dans la chambre de l'empereur, comme exceptionnellement il n'y dormait pas. Elle fouillait dans les tiroirs, sans un bruit. A pas de loup, elle alla vers une commode, et l'ouvrit doucement. Pendant qu'elle regardait, elle trouva un petit cahier en cuir. Elle l'ouvrit, emprunte de curiosité, et le feuilleta. Elle s'arrêta à une page au milieu, figée, le regard surpris, vide, les yeux écarquillés. Elle laissa tomber l'ouvrage, s'écrasant pitoyablement pas terre, ses pages se froissant quand il atteint le sol. Elle ne bougeait plus. Une larme coula de son oeil. Elle décida enfin de sortir de la pièce, et franchit le seuil rapidement. Son regard avait changé, il était devenu à la fois mélancolique et rageux.
Au lieu de se diriger vers ses appartements, elle alla dans la salle des armes. Elle longea les nombreuses lames, s'arrêtant face à une vitrine où était exposée son armure. Elle l'ouvrit, mais ne prit que sa dague et son épée. Elle attacha la ceinture de cuir autour de son bassin, la serrant fort pour qu'elle ne glisse pas sur sa tenue blanche. Plus les secondes passaient, plus la folie et la peur se lisaient sur son visage. Un homme arriva dans la pièce, il s'avança vers elle, posant une main bienveillante sur son épaule:
"- Votre majesté, que faites-vous de si bonne heure dans cette salle ?
- Comment osez-vous poser une main sur mon épaule ? S'écria-t-elle, en se dégageant violemment.
- Qu...comment ?"
Aussitôt avait-il ouvert la bouche, qu'elle assena un coup de dague dans son coeur. L'homme suffoqua et s'effondra aussitôt, la crainte dessinée éternellement sur son vieux visage ridé. La femme éclata de rire. Un rire incertain, s'opposant à son regard vide. Elle enjamba le corps du défunt, donnant au passage un coup de pied dans ses côtes. Quand elle fut au bout du couloir, et après avoir entendu des gens venant dans la salle qu’elle avait quitté, elle entendit des cris d’effrois. Un sourire satisfait apparut sur ses lèvres.
Elle entra dans le jardin. Vu les regards horrifiés des servantes, le message avait très vite fait le tour. Elles se plaquaient contre les murs, cherchant à ne pas toucher l’impératrice, et poussaient parfois des cris effrayés. L’une d’elle eu l’audace de passer devant la conquérante. Une main violente lui attrapa sa tignasse, et une voix murmura à son oreille:
« Je suis de mauvaise humeur ce matin, tu n’aurais pas dû passer par là. »
Aussitôt, la gorge de la domestique fut tranchée par la lame froide du couteau, du sang venant se poser sur les doigts impériaux de l‘autre. La tueuse jeta le corps inerte de la servante dans les buissons d’à côté. Elle avança lentement vers les tourelles, jetant des regards meurtriers aux autres femmes.
Elle était à quelques mètres de son but. Elle voyait la porte de loin. Mais elle ne pouvait l’atteindre pour l’instant: un groupe d’hommes baraqués lui barrait la route.
« Laissez-moi passer, ordonna-t-elle froidement. »
Ils refusèrent, en l’attaquant tous les cinq. La jeune impératrice, agile comme le faucon, courut vers le groupe, et pile au bon moment, se laissa glisser sous leurs jambes. Derrière eux, elle enfonça sa lame d’épée, qu’elle venait de dégainer, dans le dos de l’un d’eux, perforant aussitôt son poumon: il cracha du sang, s’écroulant par terre.
Sans se soucier de leur compagnon, les quatre derniers revinrent à la charge, tels des taureaux enragés. La jeune fille leur lança un regard hautain, puis aussitôt que le premier brandit sa lame, elle le para, et riposta aussitôt, lui tranchant allégrement la tête, qui s’en alla rouler à quelques pas d’ici.
Le suivant lui assena plusieurs coups bien placés, mais toujours évités. La guerrière riposta tout aussi agilement, plaçant un coup à la tête, puis au niveau de la poitrine, et cela à plusieurs reprises. Comme ce n’était pas concluant, la fille se jeta sur lui sauvagement. Leurs épées s’entrechoquaient violemment, le bruit du métal rythmant leurs attaques incessantes, mais finalement, elle trouva une faille, et se chargea de pénétrer la lame dans son ventre, puis, comme il était sonné, en profita pour le trancher.
Les deux derniers, horrifiés, fixèrent leur assaillante. Mais, cette dernière ne leur laissa pas le temps de se reprendre. Elle les découpa sans trop de difficulté. Tout était ensanglanté. Même elle, elle était peinte dans ce liquide rougeâtre. Elle repartit vers la porte qu’elle voulait franchir depuis le début. Ce que les gens ne virent et n’entendirent pas, c’était les « pardons » qu’elle murmurait en pleurant.
Elle arriva enfin. Son but. Elle l’avait presque atteint. Elle enfonça la porte agressivement. C’était la chambre de l’empereur. Il sursauta quand elle entra dans sa chambre. D’abord, il la scruta longuement. Il vit le sang sur son chemisier blanc, l’épée à sa main droite, et les larmes qui coulaient sur ses joues. Il se leva, et se posta face à elle.
« Que se passe-t-il ? Demanda-t-il. »
Au début, elle était froide, elle ne bougeait pas, le toisait d’un regard noir. Mais, soudain, elle fondit en larme. Son comportement changeait toujours en sa présence. Elle demanda:
« Tues-moi. Tues-moi. »
Il écarquilla les yeux, ne comprenant pas cette demande soudaine de lui ôter la vie. Il posa une main hésitante sur son épaule. Mais elle le repoussa, et lui tendit son épée baignée de sang. Elle la mit dans ses mains, et l’aida à brandir l’épée. Ses traits se figèrent.
« Adieu .»
La lame de la dite vengeance s’abattit sur la tête de la femme. Le rouge accompagna cette histoire dans tout l’empire. On ne comprit jamais pourquoi l’impératrice avait tué ses gens innocent, pourquoi elle avait laissé son tendre époux la tuer. On ne sait pas se qu’en pensait l’empereur, on ne le saura jamais.
Fin