Les deux royaumes.

La pluie tombait encore sur les plaines du royaume, autant sur les Factions du Nord que sur la Guilde de Cœur, que de sombres conflits opposaient depuis des années. Plus personnes ne savait comment on en été arrivé là, à un chaos sans borne et à une violence telle qu'on comptait plus d'estropiés que d'hommes sains.


Bien que la plupart des hommes encore présents croupissaient dans la boue, les élites de chaque factions s'étaient fait construire de grands palais, mieux gardés que les banques qui existaient a l'époque ou des rapports passablement cordiaux s'installait entre les groupes d'opinions. Mais maintenant, plus aucun échanges n'était possibles. Aucun échange autres que les combats épuisants et sans fin, les raids sanglants et destructeurs.


Dans la haute tours du Château de la Guilde de Cœur, vivait leur chef, qu'ils appelaient "Boss". On disait qu'il avait vu tant de batailles que chacun de ses os avaient été au moins une fois brisé. A ses cotés se tenait son second, qu'on appelait "Le Manchot", car jamais on ne voyait son bras gauche, caché sous une cape bien trop grande, et son conseiller, que l'on surnommait "le Justicier".


Dans la longue salle du trône du palais de marbre, qui abritait les plus hauts dignitaires de la Faction du Nord, une réunion de la plus haute importance tardait à prendre fin. Autour d'une grand table rectangulaire, les personnalités importantes du groupe discutaient. au fond de la salle, un groupe de musiciens jouaient des airs connus et banals.

-C'est un non définitif!

La voix grave de Silver, l'homme assis au bout de la table,et accessoirement le roi du royaume, vint brisé le cours silence qui s'était installés dans la salle. Après un court moment de flottement, qui semblait pourtant avoir duré des heures, l'homme à sa droite pris la parole.

-Vous devriez peut-être revoir votre position Silver. Tout aide est la bienvenue, et je ne connait pas meilleur combattant que Le Sender. Il sera une arme capitale pour la suite.

-Ewing, vous commencez sérieusement à me taper sur les nerfs. Tout comme cette bande de musiciens qui jouent en bruit de fonds depuis tout a l'heure. Cosmos, qu'est-ce que ces que ces énergumène que vus nous avez ramener!

Un des hommes assis quelques places plus loin se leva d'un bond:

-Ce sont les meilleurs musiciens du royaume! Que d'inculture crasse! A quoi bon essayer de vous éduquer, je vais quitter définitivement ce palais! n'essayez pas de me rattraper, Silver!


Les portes claquèrent. Silver attendit quelques instants, puis se retourna vers le chef de la garde posté derrière lui et lui chuchota quelque chose a l'oreille. Ce dernier se dirigea vers la porte. Au moment ou il allait la franchir, le roi l'interpella de nouveau:

-Et surtout, n'hésitez pas à utiliser votre arme secrète.

Bird acquiesça et sortit.

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La réunion se termina tard dans la nuit. La pluie battait sur la cours du palais quand tous les généraux eurent regagner leurs quartiers respectifs. Seuls Ewing et Silver restaient dans la salle aussi sombre et intime qu'elle avait parue claire et grande quelques heures plus tôt. Silver portait encore son habit d'apparat bleu et blanc, mais avait laisser tomber nonchalamment la cape qu'il portait sur le dossier de sa chaise. Il se tenait là, debout, devant la fenêtre donnant sur la cours, à regarder tomber les gouttes. Ewing se tenait à quelques mètres derrière lui, dans sa tenue beaucoup moins protocolaire. Il avait en effet un pantalon bouffant ocre, surmonté d'une chemise en lin remontée aux coudes et ouvert, laissant apparaitre ce qui semblait s'apparenter à un maillot de corps rouge foncé.

-Ewing, vous savez la confiance que je place en vous. Si vous insistez, allez-y, prenez Le Sender avec nous. Mais je veut poser une condition. Vous prendrez une petite équipe avec vous deux, et vous vous rendrez au nord, à la tour de Srul'Ganak. Là bas, vous le laisserez à Wolfen. C'est l'archiviste et j'ai toute confiance en lui. Laissez lui Sender puis revenez. Quand il sera prêt, il nous le rendra.

-Cela fait des années que je n'ai pas mis les pieds sur la plaine de Srul, et encore moins dans la tour aux livres. Pensez vous qu'il aura le temps d'y faire un apprentissage? J'ai entendu dire par des coureurs de marais que de nombreuses troupes de la guilde de cœurs se regroupent aux frontières des montagnes.

-Ne t'inquiète pas pour ça. Notre traître est placé en un point extrêmement stratégique.

-Pensez vous vraiment que Georges soit une valeur sûre?

-Je vous l'ai déjà répéter bien des fois, vous lui devez le respect, alors commencez par l'appeler par son nom complet! Dites "vous pensez que Georges Samuel Mol est une valeur sûre?"! C'est pas si compliqué à comprendre!

-Bien. Si c'est ce que vous voulez, je me rend sur le champ chercher Le Sender et un groupe d'hommes.

Ewing sortit du palais sous la pluie. Il aperçu à l'autre bout de la cours Bird qui emmenait de force Cosmos vers la salle de torture, ou l'attendait des choses qu'il n'osait imaginer. La Bouchère ferait son office, puis le rendrait surement aux dieux, car tel est surement son destin.

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Ewing, assis à une table d'une taverne sombre dont émanait des odeurs de bière tiède et de moisissures, lisait le plis qui lui avait été apporté quelques minutes plus tôt, alors même qu'il s'apprêtait a sortir du palais, par un laquais se plaignant beaucoup trop. À sa gauche était assis le Sender, jouant avec un couteau d'une quinzaine de centimètres.

-Ewing, êtes-vous sûr que c'est bien ici! Cette taverne est très mal famée, ce serait dommage que mon parcours initiatique se termine avant même d'avoir commencé!

-Bien sur que c'est ici! Les instructions de Silver étaient claires: venir dans cette ville et attendre ici que l'Ouragan vienne nous trouver.

-Je ne vois pas pourquoi on aurait besoin de l'Ouragan pour m'amener a cette foutu tour et a ce vieux gâteux de Wolfen!

Ewing scrutait la pièce de ses yeux perçants, et ne pris même pas la peine de lui répondre de suite. Après un silence qui sembla durer plus longtemps que la normale, il demanda:

-Sender, êtes-vous déjà aller dans la plaine de Srul?

-Bien sûr que non! qu'est-ce que j'irai foutre là-bas?

Avant de lui répondre, son interlocuteur releva sa manche gauche, laissant apparaitre une longue cicatrice allant du poignet à l'épaule.

-moi si.

Avant que le Sender puisse répondre, une personne vint s'asseoir a leur table. Aux vus des nombreuses cicatrices qui marquaient ses mains, ont pouvait deviner que ses épaules portaient le poids de longues années de combats féroces. Son visage était masqué par un foulard, ne laissant dépasser que ses yeux. Des yeux puissants. Ses cheveux étaient maintenus en arrière par une lanière de cuir sur laquelle trônait une genre d'œillère à la lentille rouge. L'ensemble de ce corps imposait le respect, effet accentué par le manche d'épée étonnamment grand dépassant derrière son épaule gauche.

-Vous êtes Ewing et le Sender? Je n'ai pas de temps à perdre, j'ai un groupe de cinq hommes prêts pour une escorter et guider dans la plaine de Srul.

Sa voix était étonnement jeune. Sender pris la parole:

-Je suppose qu'il y as un prix?

L'ouragan la regarda avec dédain.

-Tout sera payer par le roi Silver. Vous prenez mon offre, Ewing?

Il ne parut pas étonné par le fait que le guerrier connaisse son nom. Il se contenta d'acquiescer avec un léger sourire sur les lèvres.
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Après avoir régler quelques détails sur l'expédition, ce qui avait fait d'eux les dernières personnes dans la taverne. Ewing et le Sender se séparèrent de l'Ouragan, et durent rentrer dans l'auberge où ils avaient pris soin de réserver une chambre quelques heures plus tôt, au moment de leur arrivée dans la petite ville de Parto, aux portes de la plaine de Srul. Ewing gardait la poignée de son poignard serré dans sa main, peu rassuré lorsque ils passaient dans les ruelles peu éclairées. "De véritables coupes gorge", l'avait prévenue le tavernier, qui avaient absolument tenu a les mettre en garde lorsque qu'il avait appris que les deux hommes voulaient rentrer à l'auberge à cette heure si tardive.
Après une courte nuit de sommeil agité et inutile, Les deux hommes retrouvèrent leur escorte prés de la sortie de la ville, donnant directement sur la zone dévastée qu'était la plaine de Srul. L'effet de frontière n'était pas donné par la maigre barrière, mais par le contraste étonnant entre les pavés de la ville autour desquelles poussait des mauvaises herbes et le sol dévasté de la plaine de Srul.

L'ouragan s'avança en premier sur la terre brulée, sans faire attention au craquements qui ponctuaient ses pas. Quatre de ses acolytes le suivirent. Malgré l'absence de directive, ils marchaient en rangs de deux. Leur harnachement en plus, ils faisaient penser à des petits soldats partant en guerre. Seul le dernier resta derrière Ewing et le Sender, car il était a priori chargé de leur garde rapprochée. Les deux hommes étaient en effet loin de se douter que le danger était si proche.

-Il y as tellement d'année que je n'était pas venu ici! À cette époque, la plaine était peuplée d'animaux plus féroces les uns que les autres!

Ewing marqua une pause. La nuit était tombée assez vite, et bien qu'ils aient marché toute la journée, il racontait depuis plus d'une heure comment il avait assailli cette plaine des années auparavant. Les 5 mercenaires faisaient tours à tours le guet prés du feu, pendant que les autres dormaient. Ewing et le Sender finirent par s'endormirent. Lorsqu'ils se réveillèrent, le jour était déjà levé. Autour d'eux s'étendait à perte de vue un immense champ d'herbes hautes, là où le jours précédent il n'y avait que de la terre brulée. Pendant la nuit, la plaine avait changée du tout au tout.

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Ewing et le Sender regardaient tout autour d'eux pour constater les autres changements. Il y en avait deux, et bien plus importants. Le premier était que la tour de Srul Ganak, qui la veille était encore hors de portée de leurs regards, se tenait désormais à une distance de quelques kilomètres. Le second changement ne fut pas remarqué tout de suite. Ewing était allé se changer là où il avait laisser ses affaires, mais lorsqu'ils les souleva, elles était trempées. Trempées de sang. Le carnage qui se trouvait a quelques mètre n'avaient pas pu leurs sauté aux yeux à cause des hautes herbes, mais là ou ils avaient laissés leurs escorte de puissants soldats se tenait maintenant un amas de quatre corps décharnés.

Seuls l'Ouragan et celui qui faisait office de garde rapprochée étaient encore en vie, en train de constaté les dégâts.

-Que c'est-il passé ici?

Ewing avait surgit devant l'Ouragan, qui était accroupi aux côté des cadavres, le faisant presque tomber à la renverse. il se releva et répondit juste: "quand je vous disait qu'il vous fallait une escorte; cette plaine est plus que dangereuse, surtout sous cette forme. Je pense que c'est là l'affaire des félins. Une aubaine qu'ils n'aient pas eu assez faim pour s'approcher du campement. Glu n'aurait pas tenu longtemps face à eux!"

Le dernier guerrier, qui s'avérait être le fameux Glu, hocha la tête en signe d'approbation. Ils allaient s'apprêter à repartir lorsque les hautes herbes de l'autre coté du feu éteint se mirent à bouger. Une forme féline en sortit. C'était un animal en tout point semblable à une panthère si ce n'est que sa taille au garrot devait avoisiner le mètre quatre-vingts. La créature bondit en direction du Sender qui tomba à la renverse. Il ferma les yeux. Le sang gicla, un cri se fit entendre, puis plus rien. il rouvrit les yeux. Entre lui et la bête se tenait Glu, et à terre à ses pieds le corps de l'animal dont la tête et une grand partie du torse étaient coupées en deux dans le sens de la longueur. Son regards croisa celui de son sauveur. Il esquissa un remerciement, auquel le guerrier répondit, mais peut-être était-ce une réflexion pour lui même:

"Je ne l'ai pas fait pour vous. Si il n'avait tenu qu'à moi, je l'aurait laisser vous décaniller. Encore si vous étiez une femme, j'aurai pu espérer une contrepartie..."

L'Ouragan leva les yeux au ciel et leurs fit signe de partir. Ils s'engagèrent vers la tour de Srul'Ganak, qu'ils n'étaient pas si prés de visiter.