Les deux royaumes.

Les coups frappés à la porte résonnèrent dans toute la tour. Un homme d'une cinquantaine d'année à la barbe blanche mal entretenue vint leur ouvrir. Il n'était pas spécialement petit, mais son dos semblait se courber sous le poids des livres qu'il avait du porter pendant toutes ces années. C'est du moins la réflexion que se fit Ewing en entrant. Le tour était particulièrement vide, et de l'intérieur on aurait dit qu'elle ne tenait que par les échafaudages qui longeaient les bibliothèques tapissant les murs, s'élevant majestueusement vers les noirs hauteurs de l'endroit.

-Maître.

-Maître.

Glu et l'Ouragan l'avait saluer respectueusement. Il s'approcha du guerrier et l'observa de si prés que son nez semblait vouloir toucher sa peau.

-Glu, quel plaisir de vous revoir ici. tient, cette cicatrice n'était pas là la dérnière fois.

L'archiviste s'approcha d'Ewing.

-Quel plaisir de vous rencontrer enfin Ewing.

Puis, il se retourna et son regard s'éclaira, comme si il remarquait seulement la présence de la guerrière. Il lui fit une pompeuse révérence, puis un majestueux baise-mains.

-Chère Ouragan, vous êtes le rayon de soleil de cette journée!

-Vous en êtes un autre, Wolfen. Ne deviez vous pas me montrer une formidable collection de livres anciens?

-Rien ne me ferait plus plaisir, seulement le temps nous presse. Je vous raconterait tout ça en passant à table. Il y a une poule dans le four.

-La consommation des poules n'est-elle pas interdite depuis les dérives des Chickenkillers?

-Pas dans la plaine, ma jolie, et j croit me rappeler que vous vous plaisiez bien avec cette formation.

-Il est vrai. J'aurai grand plaisir à remanger cette si savoureuse viande.

Wolfen leur servit à chacun une part de chaire blanche dans des assiettes en bois, avant de reprendre où il s'en était arrêté.

-Voyez vous, les sages ont de grandes raisons de penser que la guilde de cœur va lancer une offensive.

Il se retourna vers Ewing et Sender:

-Dans l'ancien temps nous étions 5 sages dans cette tours. ne pouvant courir le risque de perdre les puissants pouvoirs dont nous étions porteurs, nous nous sommes réunis dans la forêt que portait cette plaine. A cette époque, un puissant nécromant terrorisait notre partie du monde. Il invoquait des créatures diaboliques, sortes de dragons: les éons. Deux puissant guerriers étaient alors chargés de les éliminés: Arès, l'ancien tyran de la faction du Nord et Bird, le chef de la garde de Silver. Un problème se posa quand il fusionna son âme à celle d'un de ses éons. Sa cent vingt-troisième créature était si puissante que nous dument réunir une partie de nos pouvoirs dans une arme: le marteau mystique. Grâce à ça, Bird put renvoyer l'éon 123 d'où il venait.

-Quel est le rapport avec...

-J'y arrive. Nous avons toutes les raisons de penser que le Manchot à ressusciter le 123e éon. Boss est un mélange de nécromant et de créature des enfers: il est l'éon n°123.
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L'information fut suivi d'un de ses silence, comme ceux qu'engendre le tintement d'un glas. Enfin, brisant le silence, Ewing demanda:

-Mais quel est leur but exactement?

Wolfen avait tourné la tête, son esprit semblait être bien loin à présent, et ses yeux couraient sur les grandes étagères, comme des ombres mélancoliques.

- Je pense qu'ils essaient de réhabiliter l'ancienne gloire du Royaume de Cœur. Un rêve fou que chérissait particulièrement le Justicier. Toutefois, à mon avis, le Manchot veut juste renverser le roi Silver. Il a été un grand leader du schisme qui sépara les deux royaumes, rappelez vous-en. Pour lui les "pro-Silver" étaient des impies qui ne méritaient que la mort.

-J'ai une autre question, intervint le Sender, et elle est de taille. Qu'ai-je à voir là dedans?

-C'est très simple, jeune homme, -le regard de Wolfen était revenue vers eux et fixait son interlocuteur- vous vous êtes introduit maintes fois dans le château de Silver, et c'est Bird en personne qui vous en délogeait. Et avec quel arme le faisait-il?

-Le marteau Mystique...

-Exact! Votre résistance est phénoménale! De plus, vous avez un don pour l'art du déguisement et de l'infiltration ors du commun... Bref, vous êtes le guerrier parfait pour vous introduire dans le château de Boss et l'anéantir. Ainsi, Silver pourra lancer un assaut sur la guilde et l'anéantir, littéralement!

-C'est bien gentil tout ça, mais pour battre l'éon 123, Bird à du utiliser la puissance des cinq sages réunie dans le marteau. Je suppose que cette fois, ce ne sera pas aussi simple.

-En effet, lorsque le marteau à expédier l'éon six pieds sous terre, il as perdu une grande partie de sa puissance, et par conséquent, il est impensable de l'utiliser une seconde fois contre lui. Par contre, nous pouvons récupérer encore une fois la puissance des cinq sages pour le vaincre.
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-Je suppose donc que nous devons...

Ewing avait pris la parole, son regard se perdant vers le bas. Il se balançait doucement sur les deux pieds arrières de sa chaise, semblant terriblement concentré sur ses pensées.

-Oui. Vous devez aller chercher les pouvoirs des cinq sages. Nous avions palier à cette éventualité: après avoir quitter cette tour, les sages ne pouvaient plus s'entre-protéger. Nous avons donc réunis nos pouvoirs respectifs dans des pierres. Chaque mage à cacher sa pierre prés de l'endroit où il réside désormais. J'ai déjà prévenu Käris, la grande prêtresse de Raybus de votre venue prochaine.

-Käris? La grande maitresse des Raybus? demanda Ewing, étonné.

-En effet. Elle dirige la ville et toute la région environnante: les Raybus. Elle vous la remettra, seulement, personne ne doit savoir que vous la possédez. C'est pourquoi, vous la rencontrerez en cachette. Le seule moyen pour que vous la trouviez est de la connaitre au préalable. Et pour ça il y as un moyen simple.

-La statue? Un sourire avait percer sur le visage de Glu.

-En effet. Käris a malencontreusement fait placer une statue géante d'elle dans la cour intérieure de son temple. En réalité, elle a fait construire une statue d'elle d'une dizaine de mètres de haut, qu'elle comptait acheminer par les montagnes à son mari - ce cher Georges Samuel Mol- mais la grandeur de la statue l'a tout simplement rendue intransportable par les montagnes ou les marais et surtout... impossible à sortir du temple!

-Vous rigolez? C'est absolument stupide, comment voulez vous qu'une statue nous aides!

-Elle représente Käris dans ses moindre détail. Le niveau atteint les plus grands chefs-d'œuvres! Quiconque a vu la statue du temple de Raybus sera capable de reconnaitre cette femme. Puis, vous irez dans les montagne où Ashise, mage des anciennes écritures, c'est exilé en ermite. Il pourrait vous apprendre bien des choses. je pense que votre potentiel l'intéressera.

Le vieil homme c'était penché au dessus de la table, et son visage se tenait à quelques centimètres de celui d'Ewing. il lui avait sembler que, lorsque le vieil homme avait parler de son potentiel, une flamme s'était allumée dans ses yeux, derrière ses vieilles lunettes. L'instant ne dura pas plus d'une poignée de seconde. Le vieille homme se redressa et continua son monologue.

-C'est là que les choses se compliquent. Vous devrez ensuite vous rendre dans le territoire de la faction de cœur, pour récupérer la pierre de Georges Samuel Mol, grand maître spirituel de Chacknuris. suite à une inondation dans son palais il y as quelques mois, il a dû confier sa pierre au château de Boss. Isl ont refuser de lui rendre. Vous introduire dans le château ne sera pas une mince affaire... Leur chef de la garde, O, est un humain élevé par les trolls. L'art du combat, il l'as appris dans les arènes de Garama, là où tous les trolls viennent pour se taper dessus entre eux. Pour le dernier sage, je ne suis pas autoriser à vous révéler qui il est. Pas pour l'instant en tout cas.

-Il manque quelque-chose dans votre histoire. Une pierre détenue par Käris, une par Ashise, une par O, une par le mage inconnu. Et la votre, Wolfen? On doit aussi la récupérer!

Wolfen sourit à la remarque du Sender.

-Vous l'avez déjà. Mon serviteur à la charrette à du vous la donner. Sinon, vous ne serrez jamais arriver ici. Pas entier en tout cas.
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-Bien, dit Ewing, nous partirons demain. Le jours déclinera dans peu de temps, et nous mettrons déjà plusieurs jours à parcourir la plaine.

-Pas du tout! J'avais prévu ce genre de cas, je doit juste... attendez...

Wolfen fouillait dans ses poches. Au bout de quelques instants, il en sorti deux clés de moyenne taille, entièrement rouges.

-Voila! Voyez vous, lorsque j'ai décider d'utiliser les veines d'adamite -ce minerai qui tapisse les sous sol de la plaine- et donc de créer les anneaux de change, je me suis dit que, si un jours un cas d'extrême urgence -et, ne l'oubliez pas, nous sommes dans un cas d'extrême urgence- se présentait, je devait trouver un moyen de regagner rapidement les zones habitées. J'ai donc récupéré du minerais, et j'ai expérimenté. Après des mois de recherche et de fabrications infructueuses, j'ai enfin réussi à créer un véhicule léger et volant à basse altitude. Ils nécessitent une quantité considérable d'énergie, ils ne sont donc pas du tout rentables, mais ils ont l'avantage de se déplacer sans toucher le sol. Ils se trouvent dans la cours, derrière la tour.

- Je serai bien resté un peu, dit Glu, avec un sourire, mais, comme vous l'avez dit, la situation est trop tendue pour s'attarder. Nous partirons directement pour Raybus.

-Nous? Vous ne retournez donc pas à Parto? C'est sur le chemin, pourtant. C'est là que vous m'aviez donner rendez-vous, je pensait que...

-Nous somment en effet originaires de Parto, mais les ordres de Silver étaient d'assurer votre sécurité jusqu'à nouvel ordre. Pas de nouvel ordre, donc on vous suit.

-Très bien. Wolfen, nous quittons dés à présent la tour de Srul'Ganak...

-Srul'Ganak signifie déjà "tour de Srul"! pas la peine de rajouter une deuxième fois le mot tour!

-Bien, alors... nous quittons Srul'Ganak pour nous rendre à Raybus. Adieu, Wolfen.

-Adieu Ewing. Mademoiselle, ravie de vous avoir revue, dit-il en s'inclinant devant l'Ouragan.

Puis il se tourna vers Glu, et, tout en lui serrant chaleureusement la main, lui souhaita bon voyage.
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Ils sortirent pas une petite porte, menant sur une cour fermée par des barrières, comme si n'importe qui pouvait y accéder. Là se trouvaient deux engins bien étranges. Une épaisse barre en fer surmontée d'un selle reliant deux demi-cercles en métal noir. Au dessus de l'un d'eux, se trouvait un genre de gouvernail, composé de deux branches opposés, perpendiculaire à la selle. Glu et L'Ouragan semblaient savoir les piloter, aussi Ewing ne s'essayât pas à prendre le guidon. Il monta derrière l'Ouragan. La jeune femme enclencha un bouton, ce qui eu pour effet de déclencher un fort vrombissement. Le demi cercle à l'avant se teinta d'un bleu éclatant, et la machine se souleva à quelques centimètres du sol. Ewing s'accrocha à la poignée qui se trouvait sur la selle, à son niveau. La machine prit une accélération fulgurante. Les cheveux de la guerrière noyait la tête de Ewing, l'empêchant de bien respirer. Il tourna la tête. Glu était à leur coté, sur sa propre machine, et semblait particulièrement s'amuser. En quelques minutes, ils avaient quitter la plaine.

Arrivés au niveau du village de Parto, ils ralentirent. Ils contournèrent la ville, et prirent la route de Raybus, prenant garde à na pas effrayer les populations. Plusieurs fois ils durent couper à travers la forêt pour éviter une calèche ou un détachement de cavaliers. Arrivés dans la régions des Raybus, dans le Sud du royaume du Nord, ils s'arrêtèrent. Ils devaient arrivés incognito, et ces engins n'étaient pas le meilleur moyen. L'ouragan enclencha une nouvelle fois le bouton, lorsqu'ils furent descendus. Les appareils repartirent à toute vitesse de là ou ils venaient. Wolfen avait tout prévus, il avait du les programmer pour qu'ils retournent à la tour une fois leur travail accompli.

Ils marchèrent quelques minutes pour arriver enfin prés de la ville. Face à eux se tenait une grande rue pavée, au bout de laquelle, comme un roc qui bloquerait le passage, se tenait majestueux le temple de Raybus. De la grande rue partait de temps en temps des rues plus étroites,perpendiculaires, comme si tout les points de la ville devaient converger là. La ville était belle, faite de maisons claires aux colombages de bois apparents. Mais cela n'était rien face au palais. Subjugués par sa beauté, ils avancèrent comme dans un songe, ne le quittant des yeux de peur que son image ne se perde à jamais dans le brouhaha des rues. Du bout de l'avenue ils apercevaient les marches de marbre qu'ils devraient gravir, puis le jardin entouré de colonnes corinthienne, au milieu duquel se dressait sur une hauteur impensable la statue chryséléphantine de Käris.

Arrivés à quelques dizaines de mètres, ils décidèrent de rester à l'écart du temple: la plupart des personnes s'y trouvant étaient des hommes de lettres et des moines, un groupe de guerriers n'aurait pas pu passer inaperçu. Ewing était subjugué par la beauté de la statue, si bien qu'il manqua trébucher à plusieurs reprises. Glu sortit une lettre d'une sacoche que lui avait remis Wolfen avant leur départ. Ils se mirent en route vers l'auberge où ils avaient rendez-vous avec Käris.

Quand vint le soir, ils descendirent tous les quatre dans la salle à manger de l'auberge -qui faisait aussi office de taverne- pour y attendre Käris. Ils s'assirent à une table. Partout autour d'eux, des hommes ivres chantaient la gloire des femmes de petite vertu. Était-ce là le vrai visage de cette si jolie ville? La réponse ne se fit pas attendre, car son vrai visage apparu. La porte s'était ouverte, laissant entrer un courant d'air froid et humide. Dehors, alors que quelques heures plus tôt aucun nuage ne masquait le ciel, il pleuvait désormais des cordes. Une silhouette élancée, et vêtue d'un grand manteau était entrée. Elle retira son capuchon, et Ewing la reconnu. Le vrai visage de la ville, celui qui apportait chaleur et réconfort, qui coupait le souffle par sa profonde beauté, le visage de Käris.