[SE-7] Scène du crime

-HJ- Il reviendra, mais seulement quand vous aurez trouvé assez de preuves et d'indices qui traînent dans cette salle. En gros, tant qu'il est pas revenu, faut continuer à chercher. -HJ-

L'armure en elle-même ne semblait rien montrer de particulier, ni d'objet caché à l'intérieur, ni d'empreintes ou de traces dessus. En revanche, les recherches sur le katana eurent plus de succès. Grâce à la poudre d'aluminium, la jeune stagiaire put formellement annoncer que la garde de l'épée possédait une empreinte de main entière, et les empreintes digitales correspondaient à celles de Dorian Garner, plus précisemment sa main droite.

Ema: Hé, Mam'zelle Luserina, pourquoi m'sieur Dorian aurait touché le katana?
Morgan: Tu as trouvé des empreintes digitales sur l'épée?
Ema: Oui, ce sont celles de Garner. Sa main droite.
Morgan: Et qu'est ce qu'il faisait avec ça? Il voulait s'attirer des malheurs?

Minuki se releva et grommela pour elle-même :
[Minuki] : Hu... C'est pas dans mes habitudes de m'écraser ainsi mais peut-être que ça se voulait ? ...
[Minuki] : Merci Mademoiselle, merci Ema, excusez ma maladresse soudaine. Bien, notons cela.
De nouveau, elle se saisit de son bloc et inscrivit les récentes trouvailles. Aussitôt après, elle se mit en quête d'une autre preuve comme si de rien n'était.

[Luserina, à Ema, toujours perdue dans ses reflexions sur les perles] : Je ne sais pas, mais il l'a fait sans porter ses gants. Tout ce que je peux dire, c'est que c'est un fait singulier.

Ema: A mon avis, il y a anguille sous roche. Si il ne portait pas de gants, ça veut dire qu'il voulait qu'on l'accuse.
Morgan: Ce que je comprends pas, c'est pourquoi avoir touché au katana? Il voulait se mettre la supposée malédiction sur le dos ou alors il était tellement heureux d'en voir un qu'il en a oublié les perles?

HS-Plié en quatre? Dorian est un fana du Japon, c'pour ça.-/HS

Minuki n'eut pas à chercher longtemps pour trouver un autre indice, car en chutant par terre, elle eu l'occasion de voir de plus près le sol (-HJ- "Non, sans blague !" me souffle t-on dans le fond -HJ-). A force de trop regarder en haut, les policières avaient oublié de baisser la tête et d'analyser le parquet, et surtout de répérer une empreinte de main sur le sol, assez nette ce qui signifiait que l'impact avait dû être fort.

Quand aux perles, Luserina avait beau les toiser longuement, aucun détail perturbant ne passa sous son regard. Il n'y avait que la plaquette de description de l'objet exposé qu'elle n'avait pas observé plus tôt.

Citation :

De nombreuses zones d'ombres tournent autour de ces pierres précieuses, à commencer par leur âge. Bien que les experts estiment une existence depuis près d'un millénaire ou tout au plus elles ont été faconnées avec la naissance du Japon il y a 1300 ans, des récits et histoires des premiers indigènes de l'archipel (les Aïnous) semblent les mentionner à une période encore plus ancienne.

S'il existait bien une certitude au sujet de ces perles, c'est qu'elles ont toujours eu un lien étroit avec les croyances religieuses du pays, qu'il s'agisse du boudhisme au shintoïsme en passant par le taoïsme ou même certaines sectes peu recomendables. Et pour cause, chacune d'elles représente l'une des créatures mythologiques de la constellation chinoise, chacune de ces créatures étant affiliée à un élément et un point cardinal :
- La perle bleue représente Seiryu, le Dragon Azur de l'Est, maître du Vent et de la Foudre.
- La perle verte est Genbu, la Tortue Noire du Nord, incarnant l'élément Eau.
- La perle indigo est associée à Byakko, le Tigre Blanc de l'Ouest, dominant la Terre.
- La perle rouge présente enfin Suzaku, le Phoenix Vermillon du Sud, son élément étant bien évidemment le Feu.

Même si l'on ignore complètement comment ces perles ont-elles acquises une telle valeur aux yeux des habitants de l'archipel, elles ont été convoitées par des groupes aussi différents que leurs motivations : de leur simple valeur monétaire à l'objet de fanatisme d'un culte en passant par de soit-disants pouvoirs magiques concernant les éléments qu'elles représentaient. De ce fait, elles ont un passé particulièrement violent étant donné les moyens souvent extrêmes employés pour mettre la main dessus. Il fallut attendre la fin du XIX eme siècle, au tout début de l'ère Meiji pour que les pierres précieuses trouvent enfin un propriétaire stable qui les aura conservé jusqu'à aujourd'hui avant de les céder à notre nation comme symbole de l'entente commune entre nos deux pays.

-HJ- Perles du Ssu Ling ajoutées au dossier de l'affaire.
Perles du Ssu Ling
Quatre perles resplendissantes de couleur différente, représentant les quatre créatures mythologiques chinoises du Ssu Ling. Cliquez sur le spoiler pour obtenir un zoom des perles.

Spoiler:

-HJ

Morgan: *Hum... Rien d'extraordinaire concernant ses perles. Juste que tout le monde les convoitaient au pays du soleil levant...*
Ema: Hé, y a un truc là, par terre.
C'est une empreinte de main! Vite, la poudre d'aluminium!
HS-Je laisse à Syrul l'honneur de nous dire à qui elle appartient.-/HS

L'empreinte de main apparaissait nettement au niveau de la tenue du samouraï, juste quelques centimètres à côté de son piédestal. Non seulement les empreintes digitales furent ici plus qu'aisées à examiner, mais aussi la trace de la paume était clairement visible.

Le résultat de l'analyse ne fut guère surprenant, il s'agissait de l'empreinte de la main gauche de Dorian. Pour quelqu'un qui avait prévu de cambrioler le Louvre, il laissait étonnement beaucoup de traces derrière lui, même si c'était plus que probable qu'elles provenaient d'un incident non prévu dans l'agenda de l'inspecteur.


-HJ- Empreinte de main ajoutée au dossier de l'affaire.
Empreinte de Dorian
Empreinte de la main gauche de Dorian Garner sur le parquet, toute proche à côté de l'armure de samouraï. -HJ-

Morgan: *Pourquoi Dorian aurait touché au costume de samouraï? En plus, sans ses gants...*

[Minuki] : * A chaque fois que je "trouve" quelque chose, ça enfonce Dorian un peu plus mais tout en laissant une "trappe"... Faudrait creuser. *

[Minuki] :* Dorian est vraiment pas doué pour les cambriolages... ! Toutes ces empreintes, tout l'accable. On dirait presque qu'il l'a fait exprès.*

[Luserina] : On va se marrer pour la reconstitution tient... Et Laguardere qui revient toujours pas...

Continuant son inspection minutieuse de la salle, Luserina s'attarde maintenant sur le mur nord, en gardant toujours un oeil sur le sol et même le plafond, ayant retenu la leçon de la récente "découverte" de Minuki.

Ema jeta un regard dans toutes la pièce.
Ema: Dites, y aurait pas un quelconque truc près des perles?

Ema: Y a un tableau, là...
HS/Syrul, je te laisse la place./HS

La fresque posée contre le mur Ouest laissait apparaître une femme sous une nuit de pleine lune, probablement quelque part dans une forêt. A ses côtés, elle posait sa main droite contre un loup qui hurlait sous l'astre lunaire.



Juste en dessous la peinture se trouvait la plaquette descriptive de l'oeuvre d'art :

Citation :

A l'instar des Indiens pour l'Amerique du Nord, les Aïnous furent l'une des plus anciennes populations à s'installer dans l'archipel du Japon, bien avant l'arrivée des représentants du peuple des Wa qui sont les ancêtres des Japonais actuels (près d'un millénaire avant). Toujours en comparaison avec leurs cousins aborigènes d'Amérique, leurs coutumes et religions tournaient généralement autour du respect de la Nature, car selon eux chaque chose naturelle abrite un kamuy, ou un esprit/dieu.

Ce tableau en aquarelle fut créé par un voyageur venu d'Occident durant le XVII eme, période durant laquelle les Aïnous commencèrent petit à petit à être contraints d'abandonner leurs traditions et modèles au profits de celles de leur écrasants voisins japonais. La peinture représente une Miko, autrement dit une jeune guerrière vierge, accompagnée de son compagnon animal, un loup hurlant sous la pleine lune.

Un détail remarquable est qu'un étrange effet optique fait que sous la lumière vive, certains détails du tableau apparaissent alors qu'ils ne peuvent être visibles autrement.

-HJ- Peinture de guerrirère Aïnou ajoutée au dossier de l'affaire.
Fresque aïnou
Fresque en aquarelle représentant une guerrière aïnou et son loup exposée sur le lieu du crime. Un effet optique permet de voir plus en détail la fresque sous la lumière vive. Cliquez sur le spoiler pour voir la fresque de plus près.

Spoiler:

-HJ-

Ema: Ouah, ce truc, c'est trop beau!
Morgan: Ouais...
*Fabuleux, une guerrière quelque chose et un loup...*
HS/Syrul, qu'est ce que tu veux dire par "Un effet optique permet de voir plus en détail la fresque sous la lumière vive"?/HS

[Luserina] : La lumière vive...
Luserina regarde autour d'elle pour voir si la lumière, est, justement, vive.

-HJ- Morgan : Ca veut dire ce que ça veut dire, quelqu'un observant le tableau sous un éclairage particulièrement puissant voit quelque chose de légèrement différent que normalement. -HJ-

A l'extérieur, le ciel était encore assez recouvert, l'orage de la nuit dernière n'étant pas encore complètement reparti. Quelques rayons de soleil parvirent à éclairer toute la zone en face des deux fenêtres de la pièce, et un lustre était accroché au plafond, mais rien ne pouvait vraiment être qualifié de lumière vive.

HS-Je comprenais pas l'effet optique...-/HS
Ema: Y disent que sous la lumière vive y a un effet optique... Mais là, c'est pas très vive, comme lumière... On devrait essayer, pour voir, non?

Rien dans la salle ne semblait correspondre à ce que cherchaient les enquêtrices, en dehors de la fenêtre et du lustre, il n'y avait aucun autre moyen d'éclairage. La lampe éléctrique de Luserina n'apporta que de faibles resultats, certes là où passait le centre même de la lumière on pouvait apercevoir quelques traits de la peinture invisibles sans elle, mais elle ne constata rien de remarquarble :

[???] : "Vous essayez de "faire la lumière" sur le mystère entourant ce tableau ?"

Exclama quelqu'un d'un ton amusé. Les enquêtrices se retournèrent pour apercevoir que quelqu'un était entré dans la pièce, et ce n'était pas Laguardere. Il s'agissait d'une femme, au début de la trentaine d'années, eet aux traits clairement asiatiques : peau ayant une teinte légèrement jaune, yeux bridés cheveux courts jais. Ses vêtements s'accordaient d'ailleurs parfaitement avec ses traits, elle portait un pantalon ample et une veste noirs à manches longues et larges dont chacune des mains était rentrée dans la manche opposée à l'instar des religieux chinois. Et ce n'étaient pas ses sandales, ni son accent qui allaient dénier l'intuition des inspectrices qu'elle devait être étrangère :

[???] : "J'ai entendu dire que les inspecteurs chargés de l'affaire sont arrivés, je suppose qu'il doit s'agir de vous."

Morgan et Ema se retournèrent presque en même temps
Ema: Qui êtes-vous?
Morgan: *C'est une chinoise, ça se voit pas?*